Toddalia asiatica

Scientific name:
Plant family:
Common name:
Lao name:
Toddalia asiatica (L.) lam.
Rutaceae
Forest Pepper
(kheua ngou hao)

Once again, one can observe the difference in perspectives among peoples regarding their environment. The plant mentioned today, known in French from Reunion Island as “liane patte poule“, is seen by the Lao as “liane cobra”, kheua ngou hao, and by the English as “forest pepper”, with each culture noting a particular morphological characteristic. It is indeed a strong vine regularly marked with thick thorns that can evoke a snake; its leaves are trifoliate like poultry feet, and the species is very close to a well-known pepper in Laos, mak khèn (Zanthoxylum). As for the genus name, Toddalia, it comes from a language in southern India that refers to a small climbing orange tree because the fruits of our vine are small, tough berries with an orange colour, and their skin has a citrus taste, just like the leaves when crushed. The flowers are small and whitish, in inflorescences of about ten. Note the second element of the binomial: “asiatica” because this plant is found in a vast area ranging from East Africa to the Philippines, including India, southern China, Madagascar, and Indonesia. A peculiar feature of the Toddalia genus is that it comprises only one species in the Rutaceae family, precisely that of citrus fruits.

This plant, encountered in humid forests in Laos, was described as early as 1671 from a sample collected in Africa at the mouth of the Zambesi River by Juan Lopez Pigneiro, hence its other name “Juan Lopez’s root”. It had a reputation for being effective against snakebites (bois couleuvre), but quickly it became an important medicinal plant in Europe to the extent that it was included in the Edinburgh pharmacopoeia in the 18th century. It later fell into obscurity but continues to have a significant presence in India. In this country, a paste made from the leaves mixed with pepper and garlic is given to those bitten by a snake. It is also used to treat stomach problems, malaria, coughs, chest pains, and poisonings.

In Laos, the uses of kheua ngou hao are not very different; the roots are used for dysentery and menstrual disorders, the leaves for abdominal pain, the stem for coughs, and the fruits to invigorate young mothers. However, Anderson recounts how the Akha people treat a curious disease caused by the smoke of rodents burned in the fields. This disease manifests as swellings and redness on the skin. In such cases, a paste is made with mouse or rat droppings and kheua ngou hao, applied as a poultice to the affected areas.


Une fois encore on peut noter la différence de point de vue des peuples sur leur environnement; la plante d’aujourd’hui, qui est nommée en français de la Réunion « liane patte poule » est vue par les Lao comme « liane cobra », kheua ngou hao et par les anglais comme « un poivre de forêt », chacun ayant remarqué un caractère morphologique particulier. Il s’agit en effet d’une forte liane régulièrement marquée d’épines épaisses qui peut évoquer un serpent; ses feuilles sont trifoliées comme des pattes de gallinacé et l’espèce est très voisine d’un poivre bien connu au Laos mak khèn, (Zanthoxylyum). Quant au nom du genre, Toddalia, il vient d’une langue du sud de l’Inde qui désigne un petit oranger grimpant; car les fruits de notre liane sont de petites baies coriaces, de couleur orange dont la peau a un goût d’agrume, comme d’ailleurs les feuilles lorsqu’on les froisse. Les fleurs, elles, sont petites blanchâtres, par inflorescences d’une dizaine. On aura noté le deuxième élément du binôme: « asiatica » car cette plante se rencontre dans une vaste zone allant de l’Afrique de l’Est aux Philippines en passant par l’Inde, le sud de la Chine, Madagascar et l’Indonésie. Particularité du genre Toddalia, il ne comprend qu’une seule espèce dans la famille des Rutacées, celle justement des agrumes.

Cette plante que l’on rencontre en forêt humide au Laos a été décrite dès 1671 à partir d’échantillon recueilli en Afrique à l’embouchure du fleuve Zambèze par Juan Lopez Pigneiro d’où son autre nom de « racine de Juan Lopez ». Elle avait la réputation d’être efficace contre les morsures de serpent (bois couleuvre) mais très vite elle est devenue en Europe une plante médicinale importante au point d’être admise au XVIII° siècle dans la pharmacopée d’Edimbourg. Elle tomba ensuite dans l’oubli mais fait toujours une belle carrière en Inde. Dans ce pays on fait avec les feuilles une pâte mêlée de poivre et d’ail que l’on donne à manger à celui qui a été piqué par un serpent. Elle est aussi employée pour soigner les maux d’estomac, la malaria, la toux, les douleurs thoraciques, les empoisonnements.

Au Laos les emplois de kheua ngou hao ne sont pas très différents; on utilise les racines contre la dysenterie et les troubles des règles; les feuilles contre les douleurs abdominales; la tige contre la toux et les fruits pour revigorer les jeunes accouchées. Cependant Anderson raconte comment les Akha soignent une curieuse maladie causée par la fumée des rongeurs qui brûlent dans les champs; elle se manifeste par des gonflements et des rougeurs sur la peau; il faut alors faire une pâte avec des crottes de souries ou de rats et kheua ngou hao et l’appliquer comme un emplâtre sur les parties atteintes.

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Trifoliate leaves and small flowers of toddalia asiatica
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Small fruits are reminiscent of citrus fruits
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Its stems are marked with strong thorns
Scientific name:
Toddalia asiatica (L.) lam.
Plant family:
Rutaceae
Common name:
Forest Pepper
Lao name:
(kheua ngou hao)

Once again, one can observe the difference in perspectives among peoples regarding their environment. The plant mentioned today, known in French from Reunion Island as “liane patte poule“, is seen by the Lao as “liane cobra”, kheua ngou hao, and by the English as “forest pepper”, with each culture noting a particular morphological characteristic. It is indeed a strong vine regularly marked with thick thorns that can evoke a snake; its leaves are trifoliate like poultry feet, and the species is very close to a well-known pepper in Laos, mak khèn (Zanthoxylum). As for the genus name, Toddalia, it comes from a language in southern India that refers to a small climbing orange tree because the fruits of our vine are small, tough berries with an orange colour, and their skin has a citrus taste, just like the leaves when crushed. The flowers are small and whitish, in inflorescences of about ten. Note the second element of the binomial: “asiatica” because this plant is found in a vast area ranging from East Africa to the Philippines, including India, southern China, Madagascar, and Indonesia. A peculiar feature of the Toddalia genus is that it comprises only one species in the Rutaceae family, precisely that of citrus fruits.

This plant, encountered in humid forests in Laos, was described as early as 1671 from a sample collected in Africa at the mouth of the Zambesi River by Juan Lopez Pigneiro, hence its other name “Juan Lopez’s root”. It had a reputation for being effective against snakebites (bois couleuvre), but quickly it became an important medicinal plant in Europe to the extent that it was included in the Edinburgh pharmacopoeia in the 18th century. It later fell into obscurity but continues to have a significant presence in India. In this country, a paste made from the leaves mixed with pepper and garlic is given to those bitten by a snake. It is also used to treat stomach problems, malaria, coughs, chest pains, and poisonings.

In Laos, the uses of kheua ngou hao are not very different; the roots are used for dysentery and menstrual disorders, the leaves for abdominal pain, the stem for coughs, and the fruits to invigorate young mothers. However, Anderson recounts how the Akha people treat a curious disease caused by the smoke of rodents burned in the fields. This disease manifests as swellings and redness on the skin. In such cases, a paste is made with mouse or rat droppings and kheua ngou hao, applied as a poultice to the affected areas.


Une fois encore on peut noter la différence de point de vue des peuples sur leur environnement; la plante d’aujourd’hui, qui est nommée en français de la Réunion « liane patte poule » est vue par les Lao comme « liane cobra », kheua ngou hao et par les anglais comme « un poivre de forêt », chacun ayant remarqué un caractère morphologique particulier. Il s’agit en effet d’une forte liane régulièrement marquée d’épines épaisses qui peut évoquer un serpent; ses feuilles sont trifoliées comme des pattes de gallinacé et l’espèce est très voisine d’un poivre bien connu au Laos mak khèn, (Zanthoxylyum). Quant au nom du genre, Toddalia, il vient d’une langue du sud de l’Inde qui désigne un petit oranger grimpant; car les fruits de notre liane sont de petites baies coriaces, de couleur orange dont la peau a un goût d’agrume, comme d’ailleurs les feuilles lorsqu’on les froisse. Les fleurs, elles, sont petites blanchâtres, par inflorescences d’une dizaine. On aura noté le deuxième élément du binôme: « asiatica » car cette plante se rencontre dans une vaste zone allant de l’Afrique de l’Est aux Philippines en passant par l’Inde, le sud de la Chine, Madagascar et l’Indonésie. Particularité du genre Toddalia, il ne comprend qu’une seule espèce dans la famille des Rutacées, celle justement des agrumes.

Cette plante que l’on rencontre en forêt humide au Laos a été décrite dès 1671 à partir d’échantillon recueilli en Afrique à l’embouchure du fleuve Zambèze par Juan Lopez Pigneiro d’où son autre nom de « racine de Juan Lopez ». Elle avait la réputation d’être efficace contre les morsures de serpent (bois couleuvre) mais très vite elle est devenue en Europe une plante médicinale importante au point d’être admise au XVIII° siècle dans la pharmacopée d’Edimbourg. Elle tomba ensuite dans l’oubli mais fait toujours une belle carrière en Inde. Dans ce pays on fait avec les feuilles une pâte mêlée de poivre et d’ail que l’on donne à manger à celui qui a été piqué par un serpent. Elle est aussi employée pour soigner les maux d’estomac, la malaria, la toux, les douleurs thoraciques, les empoisonnements.

Au Laos les emplois de kheua ngou hao ne sont pas très différents; on utilise les racines contre la dysenterie et les troubles des règles; les feuilles contre les douleurs abdominales; la tige contre la toux et les fruits pour revigorer les jeunes accouchées. Cependant Anderson raconte comment les Akha soignent une curieuse maladie causée par la fumée des rongeurs qui brûlent dans les champs; elle se manifeste par des gonflements et des rougeurs sur la peau; il faut alors faire une pâte avec des crottes de souries ou de rats et kheua ngou hao et l’appliquer comme un emplâtre sur les parties atteintes.

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Trifoliate leaves and small flowers of toddalia asiatica
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Small fruits are reminiscent of citrus fruits
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Its stems are marked with strong thorns
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Trifoliate leaves and small flowers of toddalia asiatica
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Small fruits are reminiscent of citrus fruits
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Its stems are marked with strong thorns
Scientific name:
Toddalia asiatica (L.) lam.
Plant family:
Rutaceae
Common name:
Forest Pepper
Lao name:
(kheua ngou hao)

Once again, one can observe the difference in perspectives among peoples regarding their environment. The plant mentioned today, known in French from Reunion Island as “liane patte poule“, is seen by the Lao as “liane cobra”, kheua ngou hao, and by the English as “forest pepper”, with each culture noting a particular morphological characteristic. It is indeed a strong vine regularly marked with thick thorns that can evoke a snake; its leaves are trifoliate like poultry feet, and the species is very close to a well-known pepper in Laos, mak khèn (Zanthoxylum). As for the genus name, Toddalia, it comes from a language in southern India that refers to a small climbing orange tree because the fruits of our vine are small, tough berries with an orange colour, and their skin has a citrus taste, just like the leaves when crushed. The flowers are small and whitish, in inflorescences of about ten. Note the second element of the binomial: “asiatica” because this plant is found in a vast area ranging from East Africa to the Philippines, including India, southern China, Madagascar, and Indonesia. A peculiar feature of the Toddalia genus is that it comprises only one species in the Rutaceae family, precisely that of citrus fruits.

This plant, encountered in humid forests in Laos, was described as early as 1671 from a sample collected in Africa at the mouth of the Zambesi River by Juan Lopez Pigneiro, hence its other name “Juan Lopez’s root”. It had a reputation for being effective against snakebites (bois couleuvre), but quickly it became an important medicinal plant in Europe to the extent that it was included in the Edinburgh pharmacopoeia in the 18th century. It later fell into obscurity but continues to have a significant presence in India. In this country, a paste made from the leaves mixed with pepper and garlic is given to those bitten by a snake. It is also used to treat stomach problems, malaria, coughs, chest pains, and poisonings.

In Laos, the uses of kheua ngou hao are not very different; the roots are used for dysentery and menstrual disorders, the leaves for abdominal pain, the stem for coughs, and the fruits to invigorate young mothers. However, Anderson recounts how the Akha people treat a curious disease caused by the smoke of rodents burned in the fields. This disease manifests as swellings and redness on the skin. In such cases, a paste is made with mouse or rat droppings and kheua ngou hao, applied as a poultice to the affected areas.


Une fois encore on peut noter la différence de point de vue des peuples sur leur environnement; la plante d’aujourd’hui, qui est nommée en français de la Réunion « liane patte poule » est vue par les Lao comme « liane cobra », kheua ngou hao et par les anglais comme « un poivre de forêt », chacun ayant remarqué un caractère morphologique particulier. Il s’agit en effet d’une forte liane régulièrement marquée d’épines épaisses qui peut évoquer un serpent; ses feuilles sont trifoliées comme des pattes de gallinacé et l’espèce est très voisine d’un poivre bien connu au Laos mak khèn, (Zanthoxylyum). Quant au nom du genre, Toddalia, il vient d’une langue du sud de l’Inde qui désigne un petit oranger grimpant; car les fruits de notre liane sont de petites baies coriaces, de couleur orange dont la peau a un goût d’agrume, comme d’ailleurs les feuilles lorsqu’on les froisse. Les fleurs, elles, sont petites blanchâtres, par inflorescences d’une dizaine. On aura noté le deuxième élément du binôme: « asiatica » car cette plante se rencontre dans une vaste zone allant de l’Afrique de l’Est aux Philippines en passant par l’Inde, le sud de la Chine, Madagascar et l’Indonésie. Particularité du genre Toddalia, il ne comprend qu’une seule espèce dans la famille des Rutacées, celle justement des agrumes.

Cette plante que l’on rencontre en forêt humide au Laos a été décrite dès 1671 à partir d’échantillon recueilli en Afrique à l’embouchure du fleuve Zambèze par Juan Lopez Pigneiro d’où son autre nom de « racine de Juan Lopez ». Elle avait la réputation d’être efficace contre les morsures de serpent (bois couleuvre) mais très vite elle est devenue en Europe une plante médicinale importante au point d’être admise au XVIII° siècle dans la pharmacopée d’Edimbourg. Elle tomba ensuite dans l’oubli mais fait toujours une belle carrière en Inde. Dans ce pays on fait avec les feuilles une pâte mêlée de poivre et d’ail que l’on donne à manger à celui qui a été piqué par un serpent. Elle est aussi employée pour soigner les maux d’estomac, la malaria, la toux, les douleurs thoraciques, les empoisonnements.

Au Laos les emplois de kheua ngou hao ne sont pas très différents; on utilise les racines contre la dysenterie et les troubles des règles; les feuilles contre les douleurs abdominales; la tige contre la toux et les fruits pour revigorer les jeunes accouchées. Cependant Anderson raconte comment les Akha soignent une curieuse maladie causée par la fumée des rongeurs qui brûlent dans les champs; elle se manifeste par des gonflements et des rougeurs sur la peau; il faut alors faire une pâte avec des crottes de souries ou de rats et kheua ngou hao et l’appliquer comme un emplâtre sur les parties atteintes.